Roseline Fourcade, la professeure de l’atelier couture, Clara, Maria et Papitha entourent Manon à la machine
Ils étaient environ 60, mardi, à réintégrer le lycée professionnel André-Campa lors de la réouverture de l’établissement.
Ces élèves, qui vont bientôt se retrouver sur le marché du travail, représentaient 60 % de l’effectif de dernière année de Bac professionnel. « Le lycée a souhaité accueillir les terminales proches du monde du travail, précise le proviseur Pierre Cazenabe. Il était important qu’ils remettent le pied à l’étrier avant la fin de l’année scolaire. Je pense notamment aux jeunes chauffeurs routiers qui doivent valider les épreuves de plateau. »
Avec cette population de jeunes où le décrochage scolaire constitue une forte inquiétude, l’établissement jurançonnais a travaillé d’arrache-pied durant trois mois. L’équipe enseignante a permis à chacun d’entre eux de suivre à distance tant le programme théorique que technologique.
Les élèves de seconde et de première sont encore connectés car ils ne reviendront qu’à la rentrée de septembre. « Grâce au travail de toute l’équipe nous n’avons eu aucun élève en totale transparence durant le confinement, poursuit le proviseur. Malgré tout, il y a 1 à 2 % de décrocheurs pour lesquels nous sommes inquiets. »
Pas de stage de fin d’études
Côté élèves dans l’atelier carrosserie, Abraham se réjouit d’avoir renfilé le bleu de travail et de manier les outils. « Pendant le confinement, j’ai fait comme j’ai pu, témoigne-t-il. Ne pouvant me connecter à Pronote, le lycée me faisait parvenir tout ce qu’il fallait à mon domicile afin de suivre à distance. » Le plus gros regret d’Abraham sera d’avoir raté le stage de fin d’études qu’il devait effectuer chez un professionnel.
Même son de cloche du côté de l’atelier Métier de la mode. Manon en pleine action à une machine à coudre fabrique des masques, destinés au lycée et à des associations. « L’atelier et le lycée m’ont manqué, tout comme le contact avec mes camarades de classe, reconnaît-elle. J’ai correctement suivi le programme à distance. En revanche, lorsque je patinais seule dans mon coin, c’était plus compliqué ».
Comme son jeune collègue de carrosserie, Manon déplore de ne pas avoir réalisé son projet de fin d’études dans les 120 heures imparties. Elle souhaite que ce manque ne dévalue pas son diplôme.
Par Marc Bruno